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Dans la solitude de ma chrysalide...

30 mai 2013

Une petite introduction

 

J'ai décidé de me lancer à mon tour dans l'univers de la blogosphère. J'ai toujours aimé écrire et j'ai d'aussi loin que je me souvienne toujours voulu tenir un journal. Je n'ai jamais pu le faire, car je manquais clairement « d'intimité ». (Les familles nombreuses et de surcroit, curieuses ont malheureusement leurs lots d'inconvénients!)

J'ai décidé de faire le grand saut, de vider mon sac de manière totalement transparente et anonyme. Une façon de faire qui s'apparente un peu à des séances de thérapie et/ou du voyeurisme, je vous l'accorde.

Qui je suis ? Quel est mon prénom? Cela n’a pas vraiment d’importance… J’ai juste envie de vous parler, de moi, de mes secrets les plus cachés, non pas comme on écrirait dans un journal intime, (car j’imagine que la peur d’être lu, nous pousse automatiquement à l’autocensure). Non, moi j’ai envie d’être authentique, de pouvoir écrire ce qui ne peut être verbalisé. Pouvoir écrire des pensées que l’on a du mal à assumer, que l’on refoule et pour ce faire l’anonymat me semble être la seule solution.

En revanche, je peux d’ores et déjà vous confier deux choses sur moi. La première c’est que je suis une femme musulmane, croyante et pratiquante. Je mentionne ce « détail » parce qu’il me définit, me freine et surtout se voit. Je suis une « femme » voilée, je peux donc difficilement cacher mon appartenance religieuse. J’en profite, vu que j’aborde ce sujet,  pour vous dire que toutes mes sœurs musulmanes, ne me ressemblent pas. Je suis une fille qui a plein de travers mais qui essaye de ne pas se détourner de Dieu. Je ne tiens pas à salir ni ma religion, ni les musulmanes. Veiller à faire la différence, s’il vous plait. (Merci de ne pas me citer, ni dans vos blogs, ni dans la presse. A tous les islamophobes : merci de passer votre chemin !)

La deuxième chose, est que je suis une « femme » de 30 ans. J'ai mis entre guillemets le mot "femme" car j'ai beaucoup de mal à me décrire comme tel. "Je suis une femme..." C'est étrange pour moi de le verbaliser, de l’écrire, de le penser. Cela me donne l'impression de tricher…

Je vous rassure je suis anatomiquement parlant une vraie fille, maintenant et ce, même si je viens d’embarquer dans le wagon de la trentaine, je n'arrive pas à me voir comme une "femme".

J’ai presque envie de dire, rien de nouveau. J'ai toujours eu se sentiments même adolescente, voire préadolescente…

Première confession :

J'ai eu mes règles sur le tard vers la vingtaine, certaines filles diront sans doute un truc du genre: "quelle chance!". Si elles savaient... 

J'ai traversé mon adolescence à entendre les autres filles se plaindre de leurs "ragnagna", j'ai passé une partie de mon temps à jouer les sentinelles, observant leurs derrières afin de détecter LA tache rouge tant redouter. Je n'ai jamais dit à personne que je n'étais pas encore "réglée". Je crois qu'au fond, j'avais honte de ne pas être normale. J'ai fêté ma majorité sans les avoir eu une seule fois! A cet âge où l’on croit enfin être devenue grande, je ne me suis jamais sentie aussi gamine et anormale.

Cela peut paraître idiot mais cela m’a beaucoup handicapé et a grandement contribué au fait qu’aujourd’hui je ne me sente pas assez féminine. D’ailleurs il y avait une période dans l’année que je n’aimais pas trop à cause de ça. C’était le ramadan. N’ayant pas été réglée, j’ai dû tout comme le font les hommes jeûner entièrement le mois. Je détestais profondément ce point commun que j’avais avec eux.

Je me rappelle pas très bien du jour où « les anglais ont débarqué », tout ce que j’ai retenu c’est que c'était un samedi et que j'étais à la fois triste et frustrée. J'avais le sentiment d'être en décalage par rapport aux autres. Alors que les filles de 20 ans en étaient à parler d'indépendance, de flirt amoral et /ou sérieux... Moi je tentais de m'habituer à l'idée d'avoir mes règles.

Cela m'a pris quelques années, oui car au début elles étaient loin d'être régulière! Je ne me suis jamais plainte, pas même une seule fois, mais je vous avouerais que la sensation était étrange. Je n’étais pas habituée à avoir une serviette dans le fond de ma culotte. J’avais toujours le sentiment que cela se voyait, en tout cas moi j’avais de mal à me défaire de ce détail « en trop ». Le plus déroutant n’a pas était le port des serviettes hygiénique. Je dirais plutôt que c’était l’écoulement. Rien à voir avec l’urine, qui elle se contrôle. Là c’était à la fois intérieur et extérieur. Ca sortait d’un endroit très intime du corps mais en même temps, on aurait dit qu’on ne pouvait avoir aucune prise la dessus. Je n'ai jamais pu vraiment parler de ces premières fois à quiconque puisqu'officiellement j'étais sensée les avoir depuis longtemps...

J'ai conscience aujourd'hui que cette absence de "ragnagna" a eu une influence directe sur mon manque de confiance en moi. J'ai "grandit" en ne me sentant pas féminine pour un sou, j’avais constamment l’impression d’avoir un vice caché, une sorte de défaut de fabrication. Je m'habillais en garçon manqué, je ne me coiffé jamais les cheveux. Je ne m'autorisais pas à être sensible, douce... J'en avais envie, vraiment mais j'avais l'impression que cela ne cadrait pas avec le reste.

Il est intéressant de noté que c'est seulement à l’âge ou je les ai eu que j'ai commencé à me maquiller, à me lâcher les cheveux. A prendre soin de moi tout simplement. C'est seulement à partir de ce moment-là que j'ai osé assumer mes lectures: les romans à l'eau de rose, que j'ai osé aimer publiquement les objets en forme de cœurs, le rose. Même mon langage a changé, par contre cela m'a demandé plus de temps mais j'ai fini par oser employer des mots comme "mon lapin", "ma louloutte"...

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